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Quelle doit être la durée du suivi et comment l’adapter à l’âge de la patiente ?

Karine LEBAIL CARVAL
Karine LEBAIL CARVAL

 

Après un traitement pour une lésion précancéreuse du col utérin que ce soit une lésion de haut grade, bas grade, ou un adénocarcinome in situ, il existe un risque de cancer post thérapeutique. Ce pourquoi, il est nécessaire d’envisager un suivi dans le temps et quel que soit l’âge de la patiente. L’augmentation du risque persiste pendant 20 à 25 ans. L’augmentation du risque persiste même en cas de traitement par hystérectomie.

Pour les lésions intra épithéliales de haut grade le délai moyen des récidives entres toutes les études est situé entre 10 et 15 mois (NP2), 50 % des lésions sont quand même retrouvées la première année (NP2) et sur le long terme à plus de 25 ans ce risque reste significatif.

Des études utilisant le test HPV ont permis de démontrer que le renvoi vers le dépistage de routine était possible. En effet, Gosvig et al. en 2015 a démontré qu’après un test HPV négatif le délai moyen de récidive est égal à 73 mois contre 64 mois dans la population standard. C’est ce qui nous permet d’envisager un retour à la surveillance après deux tests HPV négatifs mais en gardant une surveillance sans limite d’âge (grade C).

Pour les lésions intra épithéliales de bas grade, il y a peu d’études mais la plupart des études comme Poomtavorn et al (NP4) nous démontrent que les récidives apparaissent dans les 6 mois ou moins de 9 mois pour Alonso et al. 2007 ( NP4 ). Dans ce contexte, le retour au dépistage organisé peut se discuter après un test HPV négatif. Il est toujours important de rappeler qu’il nous faut traiter ce type de lésion qu’après 24 mois de suivi.

En ce qui concerne l’adénocarcinome in situ, il existe une étude australienne très intéressante de Tan et al. en 2009 qui a suivi les femmes pendant plus de huit ans et qui montre que le risque de récidive est plus important à part un traitement non in sano (28 %) / un traitement in sano (4,3 %) mais que l’essentiel de ces récidives apparaissent dans la première année (91, 9% / 65 %). Il est donc nécessaire de rappeler qu’en cas d’un adénocarcinome in situ l’exérèse cylindrique initiale optimale et le curetage de l’endocol sont nécessaires et que l’hystérectomie en cas de projet parental accompli reste de rigueur. Malgré tout le risque de récidive persiste au-delà de 10 ans.

Le suivi doit donc rester à vie quel que soit l’âge de la patiente lorsqu’il y a un antécédent de néoplasie cervicale.

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