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Le changement, ce n’est pas encore maintenant !

Katty ARDAENS

Katty ARDAENS

 

La majorité d’entre vous aura probablement pris connaissance des nouvelles recommandations de l’HAS, publiées le 11 juillet 2019 préconisant le test HPV en dépistage primaire. Ceci a d’ailleurs fait l’objet de l’éditorial de notre newsletter précédente, mais cette annonce est suffisamment source de confusion pour qu’elle mérite un second éditorial.

Source de confusion ? Alors que nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision attendue depuis longtemps, et déjà adoptée par bon nombre de nos voisins ? N’omettez pas de lire le post scriptum : il n’est pas aujourd’hui question de mettre en pratique cette recommandation comme l’a souligné notre secrétaire Xavier Carcopino.

En effet, au préalable, à la demande de l’HAS, il est nécessaire de remplir certaines conditions :

  • Organiser une offre homogène sur tout le territoire avec probablement centralisation par région, de l’analyse des tests.
  • S’assurer du respect des critères de validation clinique des tests HPV et de la validation des milieux liquides et des tests utilisés.
  • Accréditer les laboratoires de Biologie Médicale (LBM) et surtout des structures d’anatomopathologie (ACP) qui réaliseront ces tests HPV, par le COFRAC (Comité Français d’accréditation chargé de s’assurer de la compétence et de l’impartialité des laboratoires et organismes de certification ou d’inspection). Actuellement, bon nombre de structures d’ACP ne sont pas accréditées.
  • Négocier la nouvelle tarification du test HPV, qui sera, à priori, revu à la baisse et assurer son remboursement intégral dans le cadre du dépistage organisé.
  • Informer les professionnels de santé (P.S.) chargés du dépistage (gynécologues, médecins généralistes, médecins biologistes et sages femmes) de la signification d’un résultat positif.
  • Enfin, communiquer auprès des femmes sur l’infection à HPV, son histoire naturelle, son évolution et sur l’existence de ce nouveau test afin qu’elles puissent donner leur consentement libre et éclairé.

Tout ceci va donc prendre un certain temps …. Faut-il rappeler que nous attendons toujours le feu vert pour utiliser le test HPV en suivi du col traité ?

Déjà, les biologistes et anatomo-pathologistes sont interrogés par les cliniciens, sur la mise en place de ce nouveau dépistage, voire, reçoivent des tests HPV demandés en dépistage primaire et non remboursés dans le contexte actuel….

Parallèlement, à la demande expresse de nos autorités de santé, le dépistage organisé du cancer du col utérin se met en place puisque les premières invitations vont être envoyées, théoriquement, en octobre 2019, mais il s’agira toujours de dépistage reposant sur le frottis ou plus exactement sur « le prélèvement cervico-utérin à visée cytologique » …

Il est à noter que les formations qui vont très prochainement être mises en ligne pour les P.S. restent concrètement basées sur cette technologie qui restera, de toutes façons, d’actualité puisqu’elle sera utilisée en seconde intention comme test de triage après test HPV positif. Et toujours en première intention, rappelons-le, chez les femmes de 25 à 30 ans.

Vous l’aurez donc compris : le changement, ce n’est pas maintenant ….

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