SFCPCV INFO COLPO


Retour au sommaire

Final analysis of study assessing genital human papillomavirus genoprevalence in young Australian women, following eight years of a national vaccination program.

Analyse finale d’une étude visant à évaluer la prévalence et le génotype des HPV de jeunes femmes en Australie, dans l’état de Virginie, huit ans après le début du programme de vaccination national.

Garland.S and coll. Vaccine 36 (2018) 3221-3230.

Anne-gaelle RABISCHONG

Anne-Gaëlle RABISCHONG

 

Cette étude australienne « VACCINE study », menée entre octobre 2011 et juin 2015, analyse la prévalence et le génotype des HPV, en particulier des HPV cibles de la vaccination (6, 11, 16, 18) par auto prélèvement vaginal auprès de 737 jeunes femmes, âgées de 18 à 25 ans, sexuellement actives, 5 à 8 ans après le début du programme de vaccination national avec le Gardasil 4.
Il s’agit d’une étude originale par son mode de recrutement  (Facebook), sa méthode d’auto-prélèvement vaginal (considérée comme équivalent à un test réalisé par un clinicien) et  par son coût faible (75  dollars australiens/par patiente incluse). Elle est remarquable pour la rigueur de ses données puisque le statut vaccinal renseigné par les patientes était contrôlé par le registre NHVRP.
Le design de l’étude était présenté aux jeunes femmes par le biais de Facebook. 20 598 femmes ont cliqué sur la publicité de l’étude, 17 545 n’ont pas donné suite, 1007 étaient sexuellement actives, et au final les données étaient exploitables pour 737 patientes ; l’âge moyen était de 21,5 ans. 
Parmi ces 737 femmes :

  • 15.9% n’avaient pas été vaccinées,  70.8% avaient reçu au moins deux doses, et 65 % des patientes avaient reçu le schéma vaccinal complet de 3 doses.
  • 25% des auto prélèvements étaient positifs pour un HPV (n=184/737), 13,8% (n=102/737) étaient positifs pour un HPV HR.
  • 1.7%  des auto prélèvements contenaient un ou des génotypes HPV ciblés par la vaccination (n=13/737) : 11 de l’HPV16, 2 de l’HPV6. Aucun ne détectait d’HPV18 ou HPV11.
    • Parmi les 11 porteuses d’HPV16 : 5 patientes n’avaient  pas été vaccinées et les 6 autres patientes, correctement vaccinées, avaient déjà débuté leur activité sexuelle avant la vaccination.
    • Parmi les 2 patientes porteuse d’HPV6 : 1 patiente était non vaccinée, 1 avait débuté son activité sexuelle avant la vaccination.

S’il existe un bais de recrutement (étude observationnelle, faible effectif, absence de groupe contrôle) la prévalence HPV 6, 11, 16, 18 obtenue, a pu toutefois être comparée à celle connue avant l’ère vaccinale dans une population des 15 - 30 ans sur la période 2005 - 2007 en Australie.
L’étude de Garland montre une réduction considérable de 92% de la prévalence des HPV cibles, puisqu’elle était de 22,7% pour les 18-25 ans avant l’avènement de la vaccination et passe à 1.7 % dans l’étude après la campagne vaccinale; de plus quand les conditions optimales de vaccination sont respectées (c’est à dire 2 à 3 doses reçues avant le début de l’activité sexuelle) la prévalence est nulle.
Cette forte réduction a été également observée dans d’autres séries menées en Suède, France, Allemagne, Belgique et USA.
L’intérêt de cette étude est majeur puisqu’elle démontre, en vie réelle, l’impact virologique de la vaccination anti-HPV. Les résultats de cette analyse viennent enrichir les données déjà disponibles sur l’efficacité immunologique et clinique de cette vaccination anti HPV.

Retour au sommaire